J’ai quitté volontiers l’industrie du jeu vidéo, ayant perdu toute motivation d’y travailler. L’entreprise dans laquelle j’avais passé plus de quatre ans à essayer de produire des jeux et des applications est sur le point de fermer définitivement. Un chapitre de ma vie est en train de se clore, j’imagine.
Avais-je dit que j’étais rentré en France il y a quelques mois ? Bon, ben c’est fait. J’avais la tête tellement dans le cul que j’ai oublié de le mentionner. Je n’ai rien trouvé de pertinent sur Montréal hormis des éventuels boulots de testeur dans le jeu et l’applicatif. Pour un game designer et développeur, ce n’est pas très sérieux et j’ai écouté les conseils de proches m’invitant à arrêter l’expérience.
Avec le recul, je pense pouvoir dire que se dédier aux jeux vidéo, dans l’état actuel du monde, c’est le mode difficile des carrières. J’ai côtoyé de nombreuses personnalités, des personnes sympathiques et ouvertes, et leurs contraires menteurs ou indolents. Mais surtout, j’y ai vu de la précarité. La mienne déjà, et surtout les autres et la pléthore de témoignages trouvables sur la toile. Et le temps qui défile, inlassablement.
Durant ce parcours du combattant, j’ai utilisé de nombreuses techniques et outils de développement :
- développement logiciel : Virtools 5, Unity en UnityScript puis en C#, un coup de Java sur Android, Cocos2D-x en C++
- art : Illustrator, Photoshop, Premiere Pro, After Effects, Blender, FLStudio
- sites web : HTML5, PHP5 (OOP uniquement), CSS, LESS, un soupçon de Javascript et de jQuery, un chouilla de SQL, quelques notions d’Apache
- IDE : Visual Studio, Xcode, Eclipse, Android Studio
- outils divers : SVN, Git, Mercurial, SourceTree, JIRA, VirtualBox, 5 navigateurs desktop, 2 navigateurs mobiles
Une bonne partie d’entre eux appris en autodidaxie, par passion comme on pourrait le dire. Mais apparemment, cela ne suffit pas à convaincre lorsque j’avais voulu rentrer dans le rang après une longue période en indépendance. Trop généraliste ? Pas d’expérience ? Des entretiens foireux ? Les raisons m’empêchant de retourner à l’emploi dans ce secteur sont nombreuses et je n’ai pas le temps ni l’envie de les énumérer ici. Par contre, je n’ai pas vraiment essayé de tirer profit de mon réseau professionnel. Bien que réduit, il aurait pu aboutir à quelque chose, mais encore une fois, il s’agit de probabilités. Je suis du genre à vouloir expérimenter par moi-même, me prouver que je peux convaincre grâce à ce que j’ai fait par le passé, sans utiliser d’artifices. Et force est de constater que c’est un beau fail.
Et ensuite ?
Je reste intéressé par le jeu vidéo, mais de manière plus diffuse et personnelle ; ayant toujours des projets en cours et aimant réfléchir à des designs. Mais le travail en équipe, c’est terminé.
À partir d’aujourd’hui, je vais commencer à écrire des articles à propos de Drupal, l’outil qui va être dans quelques semaines mon principal centre d’intérêt technologique ! En effet, j’ai rejoint une formation de type Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle grâce à Pôle Emploi dans un organisme de formation qui s’appelle Trained People. Moi qui pensais ne plus vouloir y remettre les pieds chez Pôle Emploi, décidément.
L’écosystème Drupal est si différent de celui des outils du jeu vidéo. Déjà, l’approche open source m’a toujours attiré. Je me rends bien compte à quel point le jeu vidéo est un milieu basé sur le secret, où chacun veut protéger sa petite idée de peur de se faire voler l’idée du siècle. Bien sûr, tout n’est pas parfait, notamment sur Drupal et sa documentation imbuvable. Mais voir un tel effort collectif pour faire fonctionner des milliers de modules contribués gratuitement, ça reste un point qui me donne envie de mettre la main à la pâte.
Étrangement, malgré une expérience bien foireuse ici en intérim juste avant, tout se passe à merveille depuis décembre 2016, c’est-à-dire dès que je suis entré dans le processus de recrutement de la formation.